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The Zeta Transmissions

14/04/2012 Commentaires fermés

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Aujourd’hui on va aborder un bon exemple d’utilisation du « slice » (ou saucissonnage) sur ce joli tracker qu’est Renoise (attention faut avoir la version 2.8 pour lire l’exemple).

Vous pouvez regarder la védéo du titre sur Youtube, Dailymotion, ou même Facebook (Pour facebook faut avoir un compte).

.Pour introduire le concept du slice on va récapituler sur les méthodes précédemment abordées pour découper et jouer un échantillon à une position donnée, et pas uniquement depuis le début. Comme je vous l’ai assez bien expliqué jadis, Renoise fonctionne donc à base d’échantillons sonores. On va dire que c’est un bon sampleur. Certains échantillons seront courts, certains seront longs, certains seront directement des boucles de rythmes cycliques complètes et pré-arrangées (on les appelle les loops), et tout l’art est de faire cohabiter ces bouts sonores dans un ensemble à peu près harmonieux cohérent et synchronisé. On peut parfois dans ce cadre avoir besoin de démarrer une note pas forcément au début mais après 1 seconde, ou plus. A ce sujet et dans un précédent tutoriel dédié aux techniques de pitch shifting, je vous avais montré qu’avec une commande simple à utiliser dans les cellules (la commande 09xx, aujourd’hui changée en commande 0Sxx), on pouvait saucissonner en 256 parties chaque échantillon et lancer le playback de l’échantillon, précisément à une des 256 positions. Bien. Mais le petit problème avec cette sympathique méthode, c’est qu’elle manque de flexibilité, de caractère intuitif. Par exemple, sur un sample de 1 seconde, le découpage en 256 parts est assez précis. Mais alors, si vous souhaitez définir à la milliseconde près votre démarrage sur un sample qui on va dire prend deux minute, là… le découpage arbitraire en 256 positions manque un peu de précision, primo. Secundo, pour déterminer ladite position faut aller sur l’éditeur de samples, et placer le curseur sur la position souhaitée, regarder la timeline de l’éditeur, noter le code hexadécimal de la position (OO à FF), et l’écrire manuellement dans la commande de pattern au bon endroit…… Disons que si vous voulez travailler avec des loops rythmiques cette méthode est suicidaire. Imaginez, le kick de batterie commence à la position 2F, la cymbale à la position 5A la caisse claire à la position 9C, et le charlet à la position B8… Alors imaginez donc que l’utilisateur qui veut recréer un rythme original, à partir d’une loop, doit noter sur un papier les correspondances entre position hexadécimale, et le son désiré, et doit rentrer manuellement les codes hexadécimaux à chaque fois…. du masochisme.

Mais fort heureusement, depuis la bonne vieille version 2.6.1 sur laquelle j’ai commencé mes tutoriels, Renoise a bien évolué (on est sur la 2.8 à ce jour). L’éditeur de samples, intègre à présent un saucissonneur dernier cri qui renvoie aux oubliettes le calvaire précédemment décrit. En appuyant sur un bouton, l’éditeur se transforme en découpeur. Chaque clique sur une position y place un marqueur numéroté 01, 02, 03… et une fois les marqueurs positionnés précisément, l’appel de la commande de pattern 0S01, … ou 0S03 (la nouvelle version de l’ancienne commande 09xx), lance donc le sample à partir du marqueur, et pas d’une fraction de 256. Sur les longs échantillons, c’est sans bavure. Maintenant, la cerise sur le gâteau, c’est que pour chaque marqueur posé, Renoise génère automatiquement un sous-sample indépendant qu’il assigne à une note du clavier virtuel. Ca signifie qu’on peut même finalement se passer de la commande 0Sxx, on peut directement lancer le slice voulu en choisissant sa note de clavier associée, exemple, le slice de kick est sur la note C-4, le slice de la cymbale est sur la note B-5, donc quand on travaille sur la composition dans le pattern, on ne le quitte plus et on rentre simplement le bon slice, au bon moment en jouant avec le clavier azerty : magique, et finger in the nose.

Je vous invite à regarder la vidéo précédente, car ce titre The Zeta Transmissions utilise à fond la technique des slices. Imaginez, 90% de l’arrangement***, est composée seulement à partir de 3 échantillons de 10 secondes, maximum, lesquels  ont été hyperslicés. Le premier échantillon : est le kit de batterie, le second est une séquence de 64 sons divers et variés assignées à chaque note du clavier et parfaitement pitchés de sorte que que jouer avec l’ensemble puisse constituer une mélodie. Le troisième sample est formée d’une voix robotique vocodée (la mienne) qui dit « renoise dead dog competition force« . Si vous avez un problème de bande passante, et souhaitez juste ré-écouter la piste utilisez mon lecteur intégré :

Enfin, si vous voulez vous-même grappiller le fichier .xrns et jouer avec mes slices, pas de problème, comme d’habitude je vous le fournis gratos : il est téléchargeable sur mon compte dropbox [ici].

Je vous remercie.

Maxime Lorrai écoute de la musique en tâche de fond

Maxime

***Note : vous remarquerez qu’en plus de la technique du slice, j’utilise d’autres astuces de tracking Renoise assez complexes que je ne détaillerai pas ici du moins pour l’instant, comme par exemple, un synthétiseur « natif » qui me permet de créer cette espèce de ligne mélodique passée dans une espèce d’ampli de guitare, ligne douce et aigüe qui accompagne la piste et qui termine clairement le morceau. Si vous cherchez dans le fichier xrns, vous ne trouverez aucun sample de guitare, et pour cause, le son est un son de sinusoïde, directement généré par l’oscillateur du DSP Ringmod que j’ai introduit dans un précédent tutoriel, et la fréquence du ringmod est pilotée par un « key tracker », à savoir un méta-device qui fait correspondre les touches du clavier virtuel avec n’importe quel paramètre (dont ici la fréquence du Ringmod). Je vous détaillerai ça plus tard car ça relève vraiment d’une compréhension avancée des techniques du son et de la théorie musicale en générale.